Trois partenaires au sein de l'Hôpital Général de Rutshuru est-ce qu'une aide entrecoupée?

Depuis quelques mois l’Hôpital Général de Référence de Rutshuru présente une facette scandaleuse due à ce qui se passe en son sein et dans la communauté. Ça chauffe dans toute dans cette structure sanitaire. Des cris d’alarme provenant des différents syndicats d’infirmiers se font écouter dans les coins et recoins du territoire signalant  une inégalité  salariale entre infirmiers pourtant tous œuvrent dans une même structure s'indignent les syndicalistes des infirmiers de ce territoire. La présence des partenaires comme Médecins Sans Frontières MSF/France,  l’Union Européenne avec ULB coopération et Handicap International qui pourrait présager un soulagement socio-économique à l’égard tant du personnel soignant que des patients (la communauté)  est au contraire un point conflictuel entre infirmiers. Précisent les sources de la société civile.

Un réel questionnement existe au sein de la communauté sur  le  point concernant la qualité des soins qui n’est pas optimale vu surtout le nombre de partenaires œuvrant  au  sein de l’HGR/Rutshuru. La démotivation des soignants est une des causes principales de cette prise en charge médicale médiocre. « Comment pouvons-nous offrir le meilleur de nous-mêmes au sein d’une même structure  alors que nous ne sommes pas payés sous un même barème salarial ? Nous sommes tous infirmiers, nous soignons pour sauver des vies, pourquoi nous traiter inégalement d’un service appuyé par MSF ou d’un service appuyé par ULB coopération? » ;  commente un infirmier qui a gardé son anonymat .
Il ne plait pas de lire et de l’entendre ainsi, la situation qui prévaut dans cette structure sanitaire s’aggrave jusqu’à atteindre la population vulnérable riveraine. La population vulnérable qui est la population cible de ces acteurs humanitaires, se retrouve devant des factures qu’elle ne peut honorer. 

En effet dans les services de médecine interne, de maternité, de pédiatrie et de néo natalité, les patients doivent payer leur hospitalisation. Même si le partenaire ULB coopération en paye une partie, la somme qui reste à payer pour les patients est exorbitante : 56 dollars en médecine interne et 16 dollars pour un accouchement par voie basse ou par césarienne. Ces patients sont donc « emprisonnés » dans l’hôpital jusqu’à ce qu’un parent puisse payer pour eux. C’est un scandale sachant que l’hôpital reçoit une somme de l’un de ses partenaires pour régler les hospitalisations des indigents.
Le fait que les patients dans les services appuyés par MSF : chirurgie, urgences, soins intensifs, pédiatrie nutrition, VVS soient pris en charge gratuitement crée une rivalité avec les autres patients dans les services adjacents. Le stock de médicaments fournis par MSF est calculé pour prendre en charge ses activités médicales dans les services qu’elle appuie ; du coup ce qui crée une panique est que le stock des MSF n’est pas destiné à palier à la rupture pharmaceutique des autres services. Cela crée des vives tensions au sein de l’hôpital  ce qui aurait poussé certains infirmiers à se mettre en grève pour se faire entendre à fin de palier à ce dilème.
L’hôpital est bien divisé en deux systèmes, un gratuit et un autre payant. Les infirmiers sont payés soit par des primes fixes (MSF/France) soit par des primes flexibles selon l’activité de l’hôpital (ULB coopération). Une chose qui indignerait toute conscience humaine normale. Quant aux autorités de cet hôpital, la gestion financière compte plus que le bien être des patients. D’après certaines de nos sources une somme de quelques milliers des dollars  (bonus octroyé par ULB coopération suite à une évaluation de la qualité des soins et de la qualité de la gestion) serait à se partager entre le personnel de l’hôpital. Cela crée une réelle discorde, met en lumière les différents clans de l’hôpital et fragilise la direction. A en croire le climat actuel dans cette structure sanitaire, la déontologie médicale n’a plus de place ! Ceux qui pâtissent le plus de cette situation inégalitaire sont les patients. N’est-il pas là une raison de se plaindre pour la population face aux autorités étatiques qui n’ignorent pas le manque criant de conscience professionnelle de ces dirigeants qui sont médecins et qui ont prêté serment de soigner tout malade? Pourtant qui ne dit mot consent, ces gouvernants ont choisi se taire pour réponse. Tout tourne au vinaigre pour les plus vulnérables, le prix à payer à l’hôpital est « Matata » dans les services où le partenaire MSF/France  n’intervient point. Certains malades tentent de s’évader au risque de leurs vies alors qu’ils croyaient se trouver dans un lieu de guérison ; chose qui avait précédemment coûté la vie à un enfant pendant l’évasion de sa mère par-dessus la clôture. Plusieurs préfèrent rester à la maison plutôt que de se trouver enfermés à l’hôpital ou d’y mourir boudés par l’infirmier mal payé. A part MSF/France, les autres partenaires omettent de tenir compte de la situation socio-économique de la population locale. Tel que l’on peut le constater,  tous les infirmiers se disputent jour et nuit l’accès d’être gérés par le plus offrant. Outre les séquelles des groupes armés et les conflits tribo-ethniques, la gestion de l’HGR/Rutshuru reste un autre problème à résoudre.
       
                                                                         
 Charly SEBUSHA

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